Recherches

22 mars 2018 27 juillet 2018

Adèle Haenel, comédienne et actrice française, a travaillé avec de nombreux metteurs en scène comme Céline Sciamma, André Techin, les frères Dardennes, Arthur Nauzciciel,… Un carrière déjà riche de deux César : meilleur second rôle dans Suzanne et meilleure actrice dans Les Combattants. En résidence longue à Monthelon, elle a pu prendre un temps de recul. Accompagnée de Julia Lanoë, chanteuse et dj, les deux artistes ont collaboré sur des projets d’enregistrements sonores.


« Je suis arrivée à Monthelon en grande partie dans le but d’accompagner Julia dans l’écriture de son nouvel album. On ne savait pas trop au départ quelle forme cela allait prendre. Petit à petit le projet de « Kompromat » s’est dessiné. J’aidais Julia pour la traduction, j’écoutais et je discutais avec elle de ce qu’il pourrait être. Grâce à notre séjour à Monthelon, « Kompromat » est devenu un projet musical que je trouve très habité. Je crois que la nature, les rêveries tout ça a contribué à rendre les chansons de Julia de plus en plus touchantes. Je parle beaucoup de ce projet bien que ma place n’y sois pas définie mais c’est quelque chose auquel j’ai donnée beaucoup de temps en étant au château. Dans le même temps on a enregistré notre premier livre audio sur le Tao Tö King de Lao Tseu. Ici mon travail est plus clair donc plus facile à décrire. J’ai sélectionné les passages qui me touchaient le plus et j’en ai fait un montage. Ensuite j’ai tâtonné dans les enregistrements et j’ai lu une partie des textes qui sont dans l’objet sonore final. J’aime beaucoup l’enregistrement que nous avons fait. Nous ne sommes pas des expertes en tao, mais Julia et moi sommes attirées par le mystère et l’aura de vérité qui se trouve dans ce texte. C’est cette fascination qui se retrouve dans l’enregistrement que nous avons fait et qui lui confère un aspect hypnotique.
Monthelon a été essentiel pour faire ce pas de côté et se lancer dans des nouvelles directions artistiques. C’est un appel d’air qui m’a permit de requestionner la forme de mon travail et de rester sincère dans ma quête artistique. Principalement le fait d’avoir une résidence longue durée n’a pas de rentabilité. C’est dans le temps perdu, dans les promenades, dans la cuisine dans tout ça que je me suis remise au présent. Aussi l’impact de mon séjour à Monthelon se ressent bien au delà de ce que j’ai produit au moment de ma résidence. Il y a un avant et un après Monthelon je ne peux pas dire ça autrement. Merci encore à tous pour cette chance inouïe. »

Adèle Haenel


© Stephan Vanfleteren