Femmes de Crobatie

08 mai 2018 18 mai 2018

Depuis septembre 2017, «Femmes de Crobatie» est un projet regroupant une quinzaine de femmes acrobates, qui a la volonté d’insuffler une dynamique collaborative.

Les artistes : Victoria Martinez, Alys Marchi, Héloïse Biseau, Julie Tavert, Maya Peckstadt, Noëmie Bouissou , Sarah Cosset, Dall’Agnola, Cécile Fradet, Mathilde Roy, Clémence Rouzier, Fanny Austry et Anna Von Grünigen.

Il s’agit de créer une rencontre de femmes acrobates-chercheuses avec cette envie qui nous anime: fédérer plus largement autour de notre discipline.
Depuis nos parcours individuels, nous avons toutes constaté un réel manque de repères quant à notre technique, voir un certain isolement dans le monde performatif et plutôt masculin de l’acrobatie. L’acrobatie au féminin n’est pas évidente à faire exister, ni même à valoriser. On peut facilement accuser la misogynie de nos sociétés, ou bien la croyance(désuète?) que l’acrobatie est unilatérale et destinée a un groupe d’hommes musclés, virils et conquérants. Il est donc nécessaire, pour nous, femmes acrobates, de développer cette pratique novatrice, polymorphe qui s’impose peu à peu avec son métissage, son besoin de fluidité. On vise alors l’élaboration d’une pratique saine et pérenne.
L’acrobate femme a d’autres registres acrobatiques que l’acrobate homme (tout du moins dans son aspect caricatural). Son corps utilise des chemins différents. Fait sens autrement. Cela dit, nous ne cherchons ni à égaler, ni à supplanter.
Nous voulons pouvoir être ce que nous sommes: des énergies singulières et complémentaires qui dégagent à la fois féminin et masculin, souplesse et force, puissance et fragilité et dire avec nos corps, afin de continuer à défendre nos valeurs, nos convictions et nos rêves.
Nous voulons aussi insuffler plus de possibilités pour les femmes acrobates d’être auteur(e)s de leur pratique, et sortir de statut d’interprètes.
Nous mettons donc en ligne de mire, au sein de la Collective, la possibilité d’impulser un travail de recherche (voir de création) réunissant de plus nombreuses circassiennes venues de tous les horizons de l’acrobatie au sol, mais aussi d’autres champs artistiques ou universitaires.
Le projet nourrit également l’envie de s’ouvrir au territoire acrobatique de l’autre.Entrer en conversation. Redécouvrir l’espace en soi, de soi à l’autre. Partager nos chemins et nos intimités corporelles. Les autres nous inspirent et nous poussent à imaginer une corporalité commune.